A l’époque de l’aménagement de l’arboretum, le sort de la Mandchourie et de l’île de Sakhaline était encore incertain, objets de litiges entre deux puissances voisines : la Russie et le Japon. La Mandchourie actuelle, incluse dans le nord-est de la Chine, est désormais séparée de l’île de Sakhaline, non plus par la seule Mer du Japon, mais également par l’extension territoriale russe au sud de Vladivostok. Il y existe bien des points communs entre les végétations des deux régions, mais la Mandchourie dans sa partie sud, est clairement plus riche en écotopes. Dans le nord marécageux de Sakhaline, le mélèze de Dahurie joue un rôle dominant. Dans les chaînes montagneuses du sud de l’île, ce sont le sapin de Sibérie orientale, l’épicéa de Sakhaline, et surtout le sapin de Sakhaline qui prennent le dessus. En perdant de l’altitude, l’on rencontre les forêts de feuillus comme le bouleau d’Erman et l’érable de Tatarie. Ces acteurs de premier rôle peuvent être admirés de belle façon dans le groupe 36A. La sombre forêt de conifères – sapins et épicéas – se retrouvent également en Mandchourie dans le massif du Khingan, où l’on croise aussi l’épicéa de Sibérie, l’épicéa de Corée, le sapin de Nikko et le sapin de Sibérie orientale. Les basses terres accueillent des bois de feuillus dégarnis en hiver, associés parfois au pin de Corée. Des genres botaniques que nous connaissons bien y sont nettement plus riches en espèces que ce qui a pu être proposé dans le groupe 36B : huit espèces d’érables, cinq espèces de tilleuls, sept sortes de bouleaux… D’autre part, des espèces typiquement asiatiques, comme le Phellodendron de l’Amour, y sont bien présentes.