La Promenade Royale

Balisée en vert clair, la Promenade Royale débute près du monument érigé à l’occasion du cinquantenaire de la Donation Royale.  Cinquante hêtres furent plantés derrière le monument, dont une partie ont aujourd’hui disparu. La Promenade Royale forme une boucle en 8. Elle suit en grande partie la piste forestière aménagée lors du reboisement du domaine dans les années 1870 sur ordre du roi Leopold II.

Au départ, nous arpentons la section du Nouveau Monde, pour ainsi dire sur la ligne de partage des eaux entre les bassins atlantique et pacifique de l’Amérique du Nord, avec des espèces du nord-ouest sur notre droite, et du nord-est sur notre gauche.  Un peu plus loin,  nous passons à côté des Désespoirs des Singes (araucarias) du Chili et des séquoias côtiers de Californie.

Au croisement avec la Drève des Capucins, longue allée de hêtres pourpres reliant le parc de la Warande de Tervuren au village de Jezus-Eik, nous quittons l’arboretum. De part et d’autre de la drève bordée de tilleuls, se trouvent des futaies mixtes à dominance de chênes. Ensuite, sur les pentes plus raides au sols sablonneux succèdent les bois de conifères, où l’on croise pins noirs et pins sylvestres, douglas et mélèzes. Au bas du « Keienberg » une trouée attire notre attention C’est à cet endroit que l’on travaille à la restauration d’un biotope traditionnel presque entièrement disparu, à savoir : la Lande Brabançonne. Jadis, la Forêt de Soignes offrait bien plus de clairières sur les sols les plus pauvres, bruyères broutées par les moutons.

A la hauteur de la Drève de Terschuren, l’on reconnaît sur la gauche les berges d’un ancien étang, aujourd’hui asséché et boisé. Sur la rive opposée se tenait du 16ème au 19ème siècle le Cloître des Capucins. Il fut fondé avec l’appui de l’archiduchesse Isabelle et démoli sur ordre des autorités lors de la période française.  Les structures hors-sols ont totalement disparu de nos jours.

Nous revoilà sur la Drève des Capucins, de retour dans l’arboretum. Cette fois dans l’Ancien Monde, avec sur notre gauche, les groupes d’arbres en provenance du Japon, et sur notre droite, le groupe chinois.  Par un détour le long des groupes de l’arboretum reflétant l’Europe méridionale, longeant ensuite la pépinière du domaine, nous retrouvons les futaies du Nouveau Monde. Entre les groupes d’arbres des Montagnes Rocheuses et de la Sierra Nevada s’étalent de larges étendues herbeuses, quelquefois encaissées. Elles offrent une vue lointaine sur les bois de feuillus de l’Amérique de l’est, accessibles seulement par les prairies ou les sentiers forestiers.  Via le carrefour de la « Wapenplein », nous longeons à présent les limites du domaine de la Donation Royale et rejoignons notre point de départ. Le vert permanent de la forêt de conifères de l’ouest américain contraste ici avec l’image typique de la Forêt de Soignes et de ses hêtres aux altières couronnes.